Mort des Héros

Les héros sont morts cette nuit
Ils ont rejoint les paradis artificiels
Les déjeuners officiels.

 

Les héros ont vendu leur images
Pour quelques honneurs et hommages
Peut être leur a-t-on trop demandé
Peut être les a-t-on surestimés

 

On croyait dur comme fer

Qu'ils allaient combattre le mal,
Détruire la peur

Anéantir la crise


On croyait dur comme fer

Que plus rien ne serait sale
Que l'argent ne serait plus de mise
Que chacun allait récupérer les fruits
De son travail, de sa vie


On croyait....


On a eu tort, on s'est trompés

 

Les Héros sont morts
Victimes de leur ambitions
Victime de nos démons
De leur soif de pouvoir, d'argent, d'or


Les héros n'étaient peut-être

Que des hommes

Comme les autres


Est-ce une bien mauvaise nouvelle ?

 

Il ne nous reste que les larmes
Et les armes à fou

 

Il ne nous reste que la vie pour reconstruire

Un monde de justice
Un monde ou l'homme sera homme
Un monde où la machine sera machine
Un monde ou l'enfant sera espoir

 

 

Les Héros sont morts

Que vienne les Idéaux

Éternel recommencement

Né du monde
Il en est la fleur
l'espoir lointain


Né du monde
Comme moi
Comme toi

 

Il espère vivre
Mieux que moi
Que toi

 

Eternel enfant
En quête de joie
En quête d'amour

 

Né du monde
Il en est le début
Pour toujours
L'éternel recommencement
L'éternel réincarné
Le nouveau-né.

 

cortège

 

On a crié dans les rues
On a crié sous les toits
On a hurlé et chanté
La vie
La mort
 Le temps qui passe
 Les souvenirs qui s'effacent

Les uns portaient des drapeaux
D'autre des chapeaux
Et moi rien
Rien que mes mots
Ecorchés et cassés par le froid

On a crié
Devant les sourds
Avec leurs casques hurlant
Sur les oreilles

On a hurlé devant les remparts de musique
Devant des zombies connectés au monde des esprits
Au grand réseau
Social asocial

On a crié
Encore et encore

On était des milliers
De sans abris
De sans papiers
De sans vies
Et personnes n'a osé
Nous tendre la main
Car nous n'étions pas
Connectés
Nous n'avions pas de profils
Sur la toile

On a crié
En silence
Dans le bruit assourdissant
Des machines a décerveler

On a
Mais a quoi bon continuer
Notre cortège d'ombres
S'est disloqué

Lentement

Sans faire de bruit.

Jambes lourdes

Prend tes jambes a ton cou,

Le monde t'attend au tournant

Et toi tu meurs d'envie de croquer la pomme de discorde

 

Alors

 

Tu vis au cœur des blocs

Hurlant ta haine de l'ordre

Criant ta peur du silence en faisant se culbuter les mots dans ta bouche

 

Ta vie est une longue série d'échecs s'alignant comme les soldats d'une bataille qui n'aura jamais lieu

 

Et tu restes à regarder la mort dans les yeux

Attendant un signe pour donner l'absolution aux faibles

Qui ne vivent pas sur ta planète de douleur

 

Tu pleures ta vie qui s'enfuie

Loin des paillettes et des filles de joie

Loin des grosses voitures qui tu n'auras jamais

 

Et tes jambes

Deviennent soldat

Elles ont envie de marcher

De fuir loin des décombres

 

Tu hésites entre l'appel du ciel

Et l'apesanteur

L’irrésistible soif du plaisir

Qui semelle tes jambes

De plomb

Scaphandrier de l'impossible

 

Tu te rêves en papillon

 

Oseras-tu fuir l'assourdissant silence du quotidien écrit dans ton sang par des générations d'esclaves volontaires ?

Acides II

Mère anguleuse

Lessivant l'esprit

Les taches du futur

De son futur

 

Mère enfant

Morte à la naissance

De son corps

Quand les flots

Les appels du sang

L'ont éloignée

De l'enfance.

 

Mère acide

Diluant son vide

Dans le chant des sirènes

Dans la danse

Dans les microphones de l'espoir perdu.

 

Mère fille

Morte à la naissance

De son image

De son double.

 

Mère corrosion

Annihilant sa production

Dans le néant de sa vie

Illusoire.

 

Acides I

Le cri s'est éveillé au fond du regard d'un enfant

Étouffement armé d'explosifs en pendentif

La mort au berceau offre ses cadeaux

Sème ses agonies.

 

Écartèlement des sens

Entre espoir et destruction

La corde attend le cou au fond de l'esprit

Les nerfs tendent au génocide.

 

Lentement

Goutte à goutte

L'acide

Égoïste

Ronge les liens

Détruis les paroles

Inéluctablement.

 

 

 

 

Bitumes

 

Je suis la mort annoncée

La lente agonie des silences.

 

Je suis le glacier qui se meurt

Dans l'indifférence générale.

 

Je suis les mots qui crient

Dans les yeux vides

Des enfants de la haine.

 

Je suis le bras qui frappe

L’innocent

Par peur de son regards.

 

Je suis le vide

Envahissant le cœur des villes.

 

Je suis le plein de petits riens.

 

Je suis celui qui va mourir

Demain peut-être

Ou dans vingt

Trente

Cent ans.

 

Je suis celui qui ne sera plus

Le mort en sursis

Qui hurle sa douleur

Sur l'ile déserte

Au milieu de la foule

Loin de toute chaleur.

 

Je suis l'homme du futur

Enchainé au réseau

Qui

lentement serre la corde

Autour de mon cou.

 

Je suis celui qui attend

Le passage des armées assoiffées

De haines voraces

pour pouvoir vivre.

 

Je suis celui qui s’imagine

Que demain sera meilleur

Que demain sera ailleurs.

 

Je suis

Et

je ne suis pas.

 

Je suis trop plein

De néant

Pour être autre chose

Qu'une poussière.

 

Je suis le Bitume

Lentement

Je fige la vie

Sur les routes

De nos peurs.

 

Je suis L’Agonie qui arrive

J’attends le festin

Le grand déchainement

des vos peurs archaïques.