Je suis la mort annoncée

La lente agonie des silences.

 

Je suis le glacier qui se meurt

Dans l'indifférence générale.

 

Je suis les mots qui crient

Dans les yeux vides

Des enfants de la haine.

 

Je suis le bras qui frappe

L’innocent

Par peur de son regards.

 

Je suis le vide

Envahissant le cœur des villes.

 

Je suis le plein de petits riens.

 

Je suis celui qui va mourir

Demain peut-être

Ou dans vingt

Trente

Cent ans.

 

Je suis celui qui ne sera plus

Le mort en sursis

Qui hurle sa douleur

Sur l'ile déserte

Au milieu de la foule

Loin de toute chaleur.

 

Je suis l'homme du futur

Enchainé au réseau

Qui

lentement serre la corde

Autour de mon cou.

 

Je suis celui qui attend

Le passage des armées assoiffées

De haines voraces

pour pouvoir vivre.

 

Je suis celui qui s’imagine

Que demain sera meilleur

Que demain sera ailleurs.

 

Je suis

Et

je ne suis pas.

 

Je suis trop plein

De néant

Pour être autre chose

Qu'une poussière.

 

Je suis le Bitume

Lentement

Je fige la vie

Sur les routes

De nos peurs.

 

Je suis L’Agonie qui arrive

J’attends le festin

Le grand déchainement

des vos peurs archaïques.