Bitumes
Par Michel CATELIN le dimanche 5 septembre 2021, 14:37 - Bitumes - Lien permanent
Je suis la mort annoncée
La lente agonie des silences.
Je suis le glacier qui se meurt
Dans l'indifférence générale.
Je suis les mots qui crient
Dans les yeux vides
Des enfants de la haine.
Je suis le bras qui frappe
L’innocent
Par peur de son regards.
Je suis le vide
Envahissant le cœur des villes.
Je suis le plein de petits riens.
Je suis celui qui va mourir
Demain peut-être
Ou dans vingt
Trente
Cent ans.
Je suis celui qui ne sera plus
Le mort en sursis
Qui hurle sa douleur
Sur l'ile déserte
Au milieu de la foule
Loin de toute chaleur.
Je suis l'homme du futur
Enchainé au réseau
Qui
lentement serre la corde
Autour de mon cou.
Je suis celui qui attend
Le passage des armées assoiffées
De haines voraces
pour pouvoir vivre.
Je suis celui qui s’imagine
Que demain sera meilleur
Que demain sera ailleurs.
Je suis
Et
je ne suis pas.
Je suis trop plein
De néant
Pour être autre chose
Qu'une poussière.
Je suis le Bitume
Lentement
Je fige la vie
Sur les routes
De nos peurs.
Je suis L’Agonie qui arrive
J’attends le festin
Le grand déchainement
des vos peurs archaïques.