L'ÉTERNELLE HISTOIRE

Il était une fois 
Tout commence ainsi 
Et moi je ne sais pas
Ce que cela veux dire
 
Je ne suis pas l'histoire de ma vie 
Je ne suis pas l'être que vous voyez
Je ne suis pas ma barbe
Je ne suis pas mes seins
Je ne suis pas le prince 
Je ne suis pas là princesse
 
Il était une fois une vie perdu
a se cacher
derrière vos définitions
 
Je ne suis pas stupide 
Je connais votre jeu
Je sais vos peurs
Je devine vos haines
 
Il était une fois 
les regards meurtriers
Des assassins qui rôdent 
Prêt à tuer la différence
Au  nom de leur haine.
 
Il était mille fois
Des millions de fois
L'éternelle histoire
De la haine ordinaire.

Mort des Héros

Les héros sont morts cette nuit
Ils ont rejoint les paradis artificiels
Les déjeuners officiels.

 

Les héros ont vendu leur images
Pour quelques honneurs et hommages
Peut être leur a-t-on trop demandé
Peut être les a-t-on surestimés

 

On croyait dur comme fer

Qu'ils allaient combattre le mal,
Détruire la peur

Anéantir la crise


On croyait dur comme fer

Que plus rien ne serait sale
Que l'argent ne serait plus de mise
Que chacun allait récupérer les fruits
De son travail, de sa vie


On croyait....


On a eu tort, on s'est trompés

 

Les Héros sont morts
Victimes de leur ambitions
Victime de nos démons
De leur soif de pouvoir, d'argent, d'or


Les héros n'étaient peut-être

Que des hommes

Comme les autres


Est-ce une bien mauvaise nouvelle ?

 

Il ne nous reste que les larmes
Et les armes à fou

 

Il ne nous reste que la vie pour reconstruire

Un monde de justice
Un monde ou l'homme sera homme
Un monde où la machine sera machine
Un monde ou l'enfant sera espoir

 

 

Les Héros sont morts

Que vienne les Idéaux

FEUILLES

Mortes
Elles tombent sur le sol
Pour alimenter l'espoir
Qui renaît au printemps
 
Feuilles de papiers
Emplie de signes
Ces  souvenirs
mort Il y a longtemps
Ces traces de vie
figées
 
Feuilles de papier
Terreau décomposé
Qui se pose sur l'esprit
Pour faire renaître
Des idées nouvelles
 
Las
Nous regardons
nos cultures
Mourir encore une  fois
Quand vient l'hiver
civilisation
 
Les bottes
Heurtent le sol
la neige
blanche
Un frisson
Et le froid est là
Anéantissement
Les  fragiles fleurs
De la liberté.
 
Les mots fermentes
fomentes des complots
dans nos esprits figés par l'hivers
les graines de la révoltes germent
enfin
attendant le retour
du printemps des mondes nouveaux.

Sortir

Sortir du minéral
Enfin bouger.
 
La torpeur enlise
J'étais roche
Battu par les flots
Impuissant à rendre les coups.
 
Sortir de cette mort
de cette lente ironie du silence intérieur.
 
Sortir du labyrinthe
Qui lentement
Éloigne de soi.
 
Sortir
De la caverne
Et se bruler les yeux
pour renaitre enfin.

Éternel recommencement

Né du monde
Il en est la fleur
l'espoir lointain


Né du monde
Comme moi
Comme toi

 

Il espère vivre
Mieux que moi
Que toi

 

Eternel enfant
En quête de joie
En quête d'amour

 

Né du monde
Il en est le début
Pour toujours
L'éternel recommencement
L'éternel réincarné
Le nouveau-né.

 

ENTRE DEUX EAUX

 
nager 
Dans le moi
Éternellement 
Mécontent
 
Surfer 
Sur le soi
Toujours 
Espérant
 
Entre deux eaux je vais a la recherche du vrai
Entre deux mots j'écris le poème de ma vie
entre deux rimes je cherche des correspondances
mais rien n'a de sens
 
j'ai envie de
Crier
 
Crier
dans l'émoi
Éternellement
Absent
 
Hurler
l'agonie silencieuse
figé face au miroir
impassible
qui me renvoi ce que l'autre
voit de moi.

Bruit de Bottes

Bruit de bottes dans la nuit étoilée
La bête est là à nos portes
Bavant sa testostérone à la face du monde
Elle tape des pieds sur le sol gelé
Elle brandit le poing pour défier ceux qui ne l’écoutent pas
Ceux qui croient qu’on peut encore s’amuser
Ceux qui pensent que c’est fini
Que c’est du passé
Que la paix a définitivement gagné.
Elle hurle, elle exulte
Elle sait nos faiblesses
Elle rit quand certains des nôtres se prosternent devant sa force
Inexorablement, elle avance
Écrasant de sa morgue nos fières constructions.
Puis soudain, elle se fige
Face à elle se dresse
Une armée d’enfants aux regards redoutables
Ils la défient, sans ciller
Alors furieuse,
Elle frappe la foule de jeunes
Elle frappe
Encore et encore
Le sang du monde devient océan de pleurs
Elle frappe
Encore et encore
Mais toujours de nouvelles brigades d'enfants apparaissent
La bête a peur
Comprenant que ses victoires
Ne sont qu’éphémères
Les enfants toujours renaissent
De plus en plus forts.
Effrayée la bête se bat de plus belle
Elle veut mourir en beauté
Faire le plus de mal possible
Laisser un trace morbide dans le monde
Tuer l'espoir dans l’œuf.
Mais elle a déjà perdu,
Les graines germent des cœurs d'enfants
Morts sur le champs de bataille.
Comme toujours, le printemps renait
Comme toujours la vie gagne à la fin.

Je ne suis pas un sexe

J'ai froid
J'ai chaud
 
Ma vie palpite au rythme de ce cœur qui guide mes choix
Mon sang s'écoule dans les fleuves de ma chair 
Son flux est mon énergie
Je suis vivant
 
Je marche 
Mes jambes balancier
trace une route
Que je pense avoir choisi
J'avance 
 
Entre mes hanches 
Entre mes jambes
Il y a mon sexe
Ce n'est pas moi
 
Au delà des mots
Il y a un rivage ou s'échoue mes silences
De grandes plages accueillent mes naufrages 
Ceux d'un soir 
Ceux d'une vie
 
Je ne suis pas celui que vous imaginez
Je ne suis cette partie de mon corps 
Qui devrait me définir
Me donner mon rôle dans cette farce
 
Allongé sur le sable
Face à l'océan je cherche la réponse
A mes interrogations
Le flot me nargue
L'océan me nargue
Il ne se pose pas ce genre de question
Il est
Et ça lui suffit
 
je voudrais tant
être comme lui
simple
infini.

cortège

 

On a crié dans les rues
On a crié sous les toits
On a hurlé et chanté
La vie
La mort
 Le temps qui passe
 Les souvenirs qui s'effacent

Les uns portaient des drapeaux
D'autre des chapeaux
Et moi rien
Rien que mes mots
Ecorchés et cassés par le froid

On a crié
Devant les sourds
Avec leurs casques hurlant
Sur les oreilles

On a hurlé devant les remparts de musique
Devant des zombies connectés au monde des esprits
Au grand réseau
Social asocial

On a crié
Encore et encore

On était des milliers
De sans abris
De sans papiers
De sans vies
Et personnes n'a osé
Nous tendre la main
Car nous n'étions pas
Connectés
Nous n'avions pas de profils
Sur la toile

On a crié
En silence
Dans le bruit assourdissant
Des machines a décerveler

On a
Mais a quoi bon continuer
Notre cortège d'ombres
S'est disloqué

Lentement

Sans faire de bruit.

Jambes lourdes

Prend tes jambes a ton cou,

Le monde t'attend au tournant

Et toi tu meurs d'envie de croquer la pomme de discorde

 

Alors

 

Tu vis au cœur des blocs

Hurlant ta haine de l'ordre

Criant ta peur du silence en faisant se culbuter les mots dans ta bouche

 

Ta vie est une longue série d'échecs s'alignant comme les soldats d'une bataille qui n'aura jamais lieu

 

Et tu restes à regarder la mort dans les yeux

Attendant un signe pour donner l'absolution aux faibles

Qui ne vivent pas sur ta planète de douleur

 

Tu pleures ta vie qui s'enfuie

Loin des paillettes et des filles de joie

Loin des grosses voitures qui tu n'auras jamais

 

Et tes jambes

Deviennent soldat

Elles ont envie de marcher

De fuir loin des décombres

 

Tu hésites entre l'appel du ciel

Et l'apesanteur

L’irrésistible soif du plaisir

Qui semelle tes jambes

De plomb

Scaphandrier de l'impossible

 

Tu te rêves en papillon

 

Oseras-tu fuir l'assourdissant silence du quotidien écrit dans ton sang par des générations d'esclaves volontaires ?

Lutin rose - Lutin bleu

lutin.jpg, fév. 2022

Je suis Mr Brown, professeur émérite de droit financier a science POT (ne pas confondre avec science Po, s’il vous plait, mon école est bien plus cotée même si elle est méconnue du grand public)

Ma femme Miranda est bien plus jeune que moi, cela va de soi, et elle est femme au foyer bien entendu.

Je suis père de deux enfants brillants et sages : Jean et Marie.

Le premier est vétérinaire pour animaux de Star du show biz. La seconde est mariée a un trader en poil de Yack, une activité plus que prometteuse. Elle, ma fille, est bien sûr femme au foyer comme sa mère.

Nous sommes une famille sérieuse, adepte de la messe dominicale et fermement conservateur. Cela va de soi. Enfin, cela allait de soi jusqu'a ce jour de juin où tout a basculé.

Ma fille a semé la graine de folie qui s'est emparée de nos vies.

Ce matin-là, elle est arrivée affolée a la maison (nous sommes voisins).

Elle criait comme une démente. Je lisais mes journaux préférés en prenant mon petit déjeuner avant de partir éduquer la jeunesse dorée de notre ville. Je lui demandais aussitôt de se taire. Elle voulait ameuter le quartier ou quoi, et détruire notre réputation, une réputation que j'ai mis une vie à bâtir !

"Les Lutins ! des lutins sont en train de saccager ma maison papa !" finit-elle par me dire, fondant en larme.

"Mais, chérie, les lutins n'existent pas !" retorquais-je une fois ma surprise passée.

Je me suis dit à ce moment précis que quelque chose ne tournait pas rond. Soit Marie avait bu, mais j'en doutais de si bon matin. Soit elle se droguait, mais je n'osais imaginer tout ce que cela impliquait. Soit elle me faisait une blague qui en ce cas me semblait de mauvais goût. Je vérifiais la date du jour sur le journal que je lisais (enfin que je faisais semblant de lire pour paraître sérieux). Nous étions bien en juin, le 1er avril était passé depuis plus d'un mois.

"Papa, papa ! Viens chez moi, je ne sais pas comment contrôler la situation"

"Mais chérie"

"Papa ! s'il te plait" insista-t-elle.

Devant l'insistance de Marie, je décidais d'en avoir le cœur net.

Et c'est vrai qu'une fois arrivé chez elle, la maison d'à côté, ma vie ne fut plus jamais la même. Des hordes de petits êtres, les uns habillés de rose, les autres de bleu, se battaient comme des chiffonniers, semant une belle pagaille dans le salon d'ordinaire bien rangé.

"Qu'est-ce que c'est que ce bordel !" criais-je, regrettant aussitôt mon langage ordurier, mais c'est les seuls mots qui me sont venus a l'esprit !

Un petit bonhomme, tout de bleu vêtu, se tourna vers moi et me dit

"C'est la guerre monsieur, la guerre !"

"Mais, qui étes vous donc ? et que faites vous chez ma fille"

Une petite femme, tout de rose vétue, qui l'instant d'avant se battait avec mon interlocuteur me dit d'un ton agacé

"Chez votre fille ! vous voulez rire, nous sommes ici chez nous et j'ai déclaré la guerre à cet hurberlu de lutin, mon mari, qui a osé regarder une jeunette pendant que j'étais à la chasse aux Trolls"

Je ne comprenais rien a son discours

"C'est une mauvaise blague ! Vous allez dégager de chez ma fille tout de suite" criais-je, toujours aussi ordurier (Marie me regardait ébahie) mais c'était pour la bonne cause.

"Ce n'est pas une blague, c'est la guerre ! Nous les Roses, les membres féminins de la confréries des lutins, ne pouvont permettre à ces imbéciles de lutins bleu, nos males, enfins ce qu'ils prétendent être, nous insulter en regardant des jeunettes dès que nous somme occupé à chasser"

"Mais les lutins n'existent pas voyons" fis-je, excédé.

"C'est vous qui n'éxistez pas monsieur" dit le lutin bleu "Je ne comprends pas pourquoi nous arrivons à nous parler"

Je nageais en plein délire comme ma fille, mais réflêchissant à la meileure solution pour sortir de cette solution, je me dis que je devais rêver, alors autant aller jusqu'au bout du rêve.

'J'existe autant que vous" dis-je "là n'est pas la question"

"c'est quoi la question alors ?" dit le lutin rose

tout les autres lutins nous observaient, attendant sûrement la suite des événements.

"eh bien" continuais-je "La question est... : pourquoi se battre pour de telles broutilles ?"

Je sentis la tension montée d'un coup.

"Enfin..." tentais-je de dire pour calmer le jeu "Enfin, votre mari n'a fait que regarder une lutine, il n'y a pas été plus loin non ?"

"encore heureux, sinon c'aurait été la fin du monde. J'aurais déclenché une guerre atomique, et nous ne serions plus là pour en parler"

"il a raison moumoune" dit, tout penaud le lutin bleu "je n'ai fait que croiser le regard de cette jeunette, c'est tout, rien de plus"

"Es-tu prêt a le jurer sur la corne du grand Troll ?"

'Oui moumoune, je le jure, tu es la seule qui compte pour moi"

Le Lutin rose laissa longtemps planer le silence, puis fini par dire

"ok baby, j'accepte de te pardonner, viens m'embrasser grand fou"

Et ils sautèrent dans les bras l'un de l'autre, et disparurent.

Depuis ce jour, je ne vois plus le monde de la meme façon. Et ma fille aussi.

Ma femme et mon fils ne l'ont pas su mais eux aussi ont vécu une aventure étrange que je vous conterais une autre fois.

Acides II

Mère anguleuse

Lessivant l'esprit

Les taches du futur

De son futur

 

Mère enfant

Morte à la naissance

De son corps

Quand les flots

Les appels du sang

L'ont éloignée

De l'enfance.

 

Mère acide

Diluant son vide

Dans le chant des sirènes

Dans la danse

Dans les microphones de l'espoir perdu.

 

Mère fille

Morte à la naissance

De son image

De son double.

 

Mère corrosion

Annihilant sa production

Dans le néant de sa vie

Illusoire.

 

Acides I

Le cri s'est éveillé au fond du regard d'un enfant

Étouffement armé d'explosifs en pendentif

La mort au berceau offre ses cadeaux

Sème ses agonies.

 

Écartèlement des sens

Entre espoir et destruction

La corde attend le cou au fond de l'esprit

Les nerfs tendent au génocide.

 

Lentement

Goutte à goutte

L'acide

Égoïste

Ronge les liens

Détruis les paroles

Inéluctablement.

 

 

 

 

Bitumes

 

Je suis la mort annoncée

La lente agonie des silences.

 

Je suis le glacier qui se meurt

Dans l'indifférence générale.

 

Je suis les mots qui crient

Dans les yeux vides

Des enfants de la haine.

 

Je suis le bras qui frappe

L’innocent

Par peur de son regards.

 

Je suis le vide

Envahissant le cœur des villes.

 

Je suis le plein de petits riens.

 

Je suis celui qui va mourir

Demain peut-être

Ou dans vingt

Trente

Cent ans.

 

Je suis celui qui ne sera plus

Le mort en sursis

Qui hurle sa douleur

Sur l'ile déserte

Au milieu de la foule

Loin de toute chaleur.

 

Je suis l'homme du futur

Enchainé au réseau

Qui

lentement serre la corde

Autour de mon cou.

 

Je suis celui qui attend

Le passage des armées assoiffées

De haines voraces

pour pouvoir vivre.

 

Je suis celui qui s’imagine

Que demain sera meilleur

Que demain sera ailleurs.

 

Je suis

Et

je ne suis pas.

 

Je suis trop plein

De néant

Pour être autre chose

Qu'une poussière.

 

Je suis le Bitume

Lentement

Je fige la vie

Sur les routes

De nos peurs.

 

Je suis L’Agonie qui arrive

J’attends le festin

Le grand déchainement

des vos peurs archaïques.